top of page

Crise du logement : soutenir le neuf et l’ancien

Tribune d'Isabelle Le Callennec


Du fait de son attractivité, la Bretagne est une région « en tension », qui est censée proposer 23000 logements de plus par an !


A entendre les maires et les professionnels du secteur de l’immobilier et du bâtiment, rien ne va plus. Renchérissement des coûts de la construction, augmentation des taux d’intérêt, soutien insuffisant à la rénovation énergétique, financement du logement social en berne,… la notion de parcours résidentiel s’éloigne, la perspective du ZAN renchérit le prix du foncier, l’accession à la propriété se grippe, particulièrement pour les primo accédants : les accords de prêts sont passés en quelques mois de 80% à 30% !


Pour inverser la tendance, le Gouvernement doit absolument créer un nouveau modèle économique, financier et fiscal, plus efficace, plus lisible, plus stable. Il doit aussi faire confiance aux élus locaux, particulièrement aux maires, qui sont encore ceux qui signent les permis de construire ! Décentralisation des zonages, mesures financières et fiscales de soutien à la construction neuve et à la rénovation énergétique, lutte contre les logements vacants (ils sont 150000 en Bretagne !), libération du foncier, réintroduction du PTZ neuf en zone B2 et C…


La Bretagne est souvent citée en exemple pour sa capacité à se saisir des dispositifs et à innover. Portage foncier par l’établissement public, Pinel breton, délégation des aides à la pierre, plans locaux de l’habitat intercommunaux, offices fonciers solidaires,… donnent des résultats. Il faut pouvoir les amplifier et les adapter ; cela passe par une véritable décentralisation et son corolaire, la déconcentration des services de l’Etat afin de proscrire les doublons.


Un souhait : que l’Etat accepte de déléguer aux régions le soutien à la rénovation des passoires énergétiques pour les remettre sur le marché. Dès janvier 2025, les logements classés G suite à un DPE (diagnostic de performance énergétique) ne pourront plus être loués. Sans soutien national et régional massif et pluri acteurs, le nombre de biens louables risque de diminuer encore un peu plus alors que les besoins augmentent. Il y a urgence à abonder le dispositif ma prim rénov, le rendre plus accessible et en confier la gestion aux Régions et intercommunalités.

Commenti


bottom of page