ZAN, DPE, ZFE : trois sigles redoutables
- Marc Le Fur
- 10 avr.
- 2 min de lecture
Marc Le Fur fustige des normes écologiques qui, selon lui, sous couvert de bonnes intentions, pénalisent les Français les plus modestes.
ZAN, DPE, ZFE : ces trois sigles, fondés sur des considérations prétendument écologiques, conduisent à des résultats antisociaux. D’abord, l’objectif de «zéro artificialisation nette» (ZAN) vise à créer des zones inconstructibles. Cet objectif pouvait se justifier autour des grandes métropoles mais son application à l’ensemble du territoire crée une rareté artificielle, y compris en zones rurales où le foncier reste abondant. Conséquence de la rareté : le prix du foncier grimpe en flèche au détriment des familles. À cause du ZAN, les jeunes ménages ne peuvent plus faire l’acquisition d’un terrain à bâtir afin d’y construire leur maison individuelle, laquelle reste, rappelons-le, le logement idéal pour 80 % des Français.
Conséquence, les élus ruraux voient rouge et considèrent, à raison, cette norme comme ruralicide. Avec le ZAN, comment le gouvernement pourra-t-il répondre à la crise du logement, et tenir sa feuille de route qui prévoit la construction d’un demi-million de logements par an ? L’an passé, selon la fédération du bâtiment, seuls 250 000 logements ont, d’ailleurs, été mis en construction. Ensuite, le diagnostic de performance énergétique (DPE), conçu pour interdire la location de logements jugés non conformes en termes énergétiques. Encore une bonne intention mais méfions-nous des bonnes intentions. Initialement destiné à protéger les locataires, le DPE a, en réalité, pour effet de réduire l’offre de logements mis en location. Résultat : près d’un demi-million de logements ne sont d’ores et déjà plus disponibles sur le marché locatif. Combien demain ? Comme le ZAN, le DPE accentue la crise du logement.
Enfin, les zones à faibles émissions (ZFE), qui interdisent l’accès de certains véhicules à nos villes. En triant les voitures, elles trient les personnes et créent une forme d’apartheid qui porte atteinte à la liberté d’aller et venir. Les chiffres donnent le tournis : déjà 11,5 millions de véhicules sont privés d’accès à nos 43 plus grandes agglomérations. Qui cela affecte-t-il ? Beaucoup de Français, et essentiellement des ruraux, pour lesquels la voiture reste l’unique moyen de locomotion, et qui n’ont souvent pas les moyens d’en changer. En 2024, une voiture neuve s’achetait, en moyenne, 36 000 euros contre 26 000 euros en 2018… Dans ces conditions, nul besoin d’être grand clerc ou visionnaire pour comprendre que tout cela ne peut ni fonctionner, ni durer. ZAN, DPE, ZFE : ces trois sigles abscons découlent d’une écologie mal comprise qui, sous couvert de grands principes, pénalise les classes moyennes et populaires. Nous n’avons pas retenu les leçons des gilets jaunes. Alors qu’il y a encore quinze ans, posséder une voiture ou un logement était considéré comme normal, ces biens deviennent peu à peu inaccessibles. En persistant dans la folie réglementaire, ils deviendront, demain, un luxe. Sortons de l’idéologie, supprimons ces normes. Tous nos compatriotes ne sont pas des gens aisés, ne l’oublions pas.
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